3 622 personnes sans solution de logement ou d’hébergement ont été recensées lors de la 2e « Nuit de la Solidarité » organisée par la mairie de Paris les 7 et 8 février 2019.

En faisant appel à plus de 2 000 bénévoles, citoyens, acteurs sociaux et partenaires, le territoire de la ville a été plus largement couvert qu’en 2018 et ce sont 600 sans-abri de plus qui ont été recensés malgré les efforts faits en matière de création de places.

La comparaison brute des chiffres n’est pas pleinement significative, le champ géographique de l’enquête étant plus large que celui du 15-16 février 2018. Pour cette deuxième édition, les équipes se sont rendues dans l’espace public, les salles d’attente des urgences de 13 hôpitaux parisiens de l’APHP, les 7 gares et les 292 stations parisiennes du métro, des parkings Indigo (52), des halls et caves d’immeubles de Paris Habitat. Par ailleurs, des équipes de maraudes ont parcouru, en plus des Bois de Vincennes et Boulogne et de la Colline dans le 18ème, près d’une vingtaine de parcs et jardins ainsi que les talus du périphérique.

Les premiers résultats de l’édition 2019 fournis par l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR) indiquent que 62 % personnes ont été décomptées dans la rue, 21 % « à l’abri » dans les gares, stations de métro, parking, etc. et 17 % dans les bois, parcs et jardins et le long du périphérique. Si la présence des personnes sans abri est diffuse sur l’ensemble du territoire parisien, leur nombre est particulièrement important dans les arrondissements du nord-est parisien, 18ème et 19ème et -semble-t-il- en forte augmentation (campements des portes de Paris).

La nuit de l’enquête, les bénévoles sont allés à la rencontre des personnes sans abri pour les compter et leur proposer de répondre de manière volontaire et anonyme à un questionnaire. Cette année, trois documents au lieu de deux ont été utilisés : un questionnaire personnes seules, un (nouveau) questionnaire couple et famille et une fiche pour les groupes de cinq personnes et plus. Une partie du questionnaire relevant de l’observation devait être remplie de manière systématique par les équipes de terrain, que la personne accepte ou refuse de participer à l’enquête.

L’an dernier, 1 834 questionnaires avaient pu être complétés, entièrement ou partiellement, par des personnes sans solution d’hébergement puis analysés. Les questionnaires remplis cette année sont en cours d’exploitation et d’analyse par l’APUR qui en livrera les résultats complets dans les semaines à venir, y compris en termes d’évolution par rapport à 2018.

Cette « Nuit de la Solidarité », inspirée d’initiatives mises en place à New York, Bruxelles et Athènes, s’est étendu cette année à d’autres villes françaises telles que Rennes et Grenoble.

A noter qu’un Observatoire parisien de l’insertion et de la lutte contre l’exclusion a été créé en 2009. Il vise à « organiser un partage plus efficace de la connaissance des phénomènes de pauvreté et d’exclusion sociale, d’en faciliter l’accès et de mettre en place un suivi des principaux indicateurs chiffrés afin d’apporter aux pouvoirs publics les éclairages nécessaires à la prise de décision. »