Le Collectif « Les morts de la rue » en a recensé 855 en 2024 dont 14 dans les Hauts-de-Seine.

Dans le 92, le Collectif en a compté 3 à Boulogne-Billancourt, 2 à Clamart, Courbevoie et Garches, 1 à Bagneux, Clichy, Montrouge, Neuilly et à Villeneuve la garenne (un enfant de 3 ans).

On a joint un extrait de son rapport annuel de 2024 que l’on peut trouver sur son site.

Décès et vulnérabilité

En 2023, le Collectif Les Morts de la Rue (CMDR) a recensé 826 décès parmi les personnes sans chez-soi ou ayant vécu dans une telle condition au cours de leur vie. Ce chiffre représente une augmentation par rapport aux années précédentes, et bien que cette hausse puisse partiellement être attribuée à une amélioration du recensement, elle reflète également une dégradation des conditions de vie des plus vulnérables en France.

Cette augmentation du nombre de décès souligne l’urgence d’intervenir de manière plus coordonnée et efficace pour lutter contre le sans-abrisme et ses conséquences dramatiques.

La majorité́ des personnes décédées en 2023 étaient des hommes (86 %), bien que la part de femmes ait légèrement augmenté par rapport aux années précédentes. L’âge moyen au décès reste “tragiquement” bas, à 48,8 ans, un écart significatif de 31,1 ans par rapport à la population générale. Cette statistique reflète l’exclusion sociale sévère à laquelle les personnes sans chez-soi sont confrontées, entrainant une mortalité précoce.

Les données de 2023 montrent que les causes de décès des personnes sans chez-soi restent majoritairement mal définies ou inconnues (59 % des cas), rendant difficile l’interprétation complète des autres facteurs contributifs. Cependant, parmi les causes identifiables, les troubles psychiatriques et les causes externes (accidents, violences, suicides) continuent de jouer un rôle majeur.

Les causes externes telles que les accidents et les agressions, représentent 22 % des décès en 2023. Ce chiffre est stable par rapport à la moyenne observée sur la période 2012-2022 (23 %), mais reste préoccupant, notamment en ce qui concerne les agressions et les accidents de transport, causes qui représentent l’une comme l’autre 5 % des décès. Les décès dus aux maladies, notamment les maladies de l’appareil circulatoire, restent stables à 8 %, tandis que les décès liés aux tumeurs sont en légère baisse, passant de 6 % sur la période précédente à 4 % en 2023.

Conditions de vie et d’errance

En 2023, une part significative des personnes sans chez-soi (16 %) a vécu plus de 10 ans sans logement stable. Ce taux, bien qu’en en baisse par rapport à la période 2012-2022 (24 %), montre la persistance d’une errance prolongée dans cette population. A􀆱 l’inverse, 3 % des personnes sans chez soi décédées en 2023 avaient connu une errance de moins de six mois, un pourcentage stable par rapport aux années précédentes.

Le lien entre la durée de l’errance et la vulnérabilité́ au décès reste complexe à établir, en partie en raison des informations manquantes pour une proportion significative des personnes recensées.

L’analyse de l’âge au décès révèle que les personnes ayant vécu une errance de moins de six mois ont tendance à être plus jeunes, avec une médiane d’âge autour de 35 ans, tandis que celles ayant vécu plus de 10 ans dans l’errance présentent une médiane d’âge plus élevée.

Les données montrent également une prévalence élevée de troubles psychiatriques et de comportements addictifs parmi les personnes sans chez-soi. Près de 9 % des personnes décédées en 2023 présentaient des troubles psychiatriques identifies, et près de 21 % d’entre elles avaient des antécédents de consommation d’alcool. Les troubles liés à la consommation de substances multiples, notamment les opioïdes et le cannabis, touchent également une part importante de cette population, contribuant à leur vulnérabilité́.