Il faut souligner que la pauvreté monétaire ne traduit qu’une dimension des inégalités, une approche multidimensionnelle est nécessaire. Malheureusement, les données mesurant le nombre de privations matérielles et sociales ne sont pas disponibles à l’échelle locale comme elles le sont au niveau national (pauvreté en conditions de vie) pour comparaison avec les autres pays[1].

 

De façon générale les études de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusions sociale (ONPES) ont souligné que la pauvreté touchait davantage les jeunes et en particulier les enfants. Elle touche aussi plus particulièrement les chômeurs de longue durée et les inactifs.

 

Quelques regards sur différentes dimensions des inégalités selon les communes

 

Sur le tableau suivant, les 5 valeurs les plus défavorables pour chaque indicateur ont été surlignées en rose, les plus favorables en vert.

  • Bagneux, Clichy, Gennevilliers, Nanterre et Villeneuve-la-Garenne cumulent toutes les valeurs les plus défavorables.
  • Plus d’un enfant sur trois vit dans un ménage à bas revenus dans les cinq communes à plus fort taux de pauvreté.
  • A Gennevilliers, plus d’un jeune sur cinq entre 15 et 24 ans est non scolarisé et sans emploi.
  • La proportion de personnes de plus de quinze ans sans aucun diplôme qui est de l’ordre de 14 % pour le département, varie entre 8 % et 31 % (à Gennevilliers) !
  • Le nombre de demandeurs d’emploi en proportion de la population active varie de plus du simple au double selon les communes (8 % à 19 %).
  • Cette proportion pour les seuls demandeurs d’emploi depuis plus de deux ans dépasse 6,3 % à Gennevilliers et Villeneuve-la-Garenne. Elle est inférieure à 4,8 % pour les autres communes des Hauts-de-Seine.
  • L’espérance de vie des hommes varie de 80,5 ans pour Nanterre dont le taux de pauvreté est un des plus élevés des Hauts-de-Seine à 86,1 ans pour Vaucresson dont le taux est le plus faible. Cet écart d’espérance de vie de près de 6 ans, est considérable et reflète l’influence des facteurs sociodémographiques sur la santé.

Ainsi, les inégalités doivent être approchées d’une façon multidimensionnelle. Elles se cumulent et globalement se concentrent sur certains territoires.

 

Taux de pauvreté 2019 (%)

% des enfants de moins de 20 ans d’une
famille sous le seuil des bas revenus en 2020

% des jeunes de 15 à 24 ans non
scolarisés et sans emploi en 2018

Part des personnes de plus de 15 ans non
scolarisées sans diplôme ou au plus CEP 2018

Taux de chômage 15-64 ans 2018

Part des demandeurs d’emploi 15-64 ans plus de deux
ans 2018

Espérance de vie à la naissance
Période 2009-2013

Antony

9

16

9

9

9

2,5

84,6

Asnières-sur-Seine

15

25

13

13

11

3,7

82,7

Bagneux

19

35

17

18

16

4,7

82,1

Bois-Colombes

10

15

9

11

9

3,3

83,4

Boulogne-Billancourt

9

13

8

9

9

3,3

84,8

Bourg-la-Reine

8

16

7

7

9

2,4

86,0

Châtenay-Malabry

12

24

11

13

12

3,3

83,6

Châtillon

9

20

12

12

9

2,9

83,1

Chaville

7

15

9

10

8

2,8

84,0

Clamart

11

21

12

13

10

3,7

83,7

Clichy

23

33

15

18

13

4,8

81,4

Colombes

17

29

14

17

13

4,3

82,4

Courbevoie

10

17

7

8

9

3,1

84,9

Fontenay-aux-Roses

11

24

12

12

12

3,0

84,0

Garches

6

11

7

9

9

2,7

84,5

Gennevilliers

27

40

20

29

19

6,6

81,7

Issy-les-Moulineaux

8

12

10

9

8

2,6

84,0

La Garenne-Colombes

8

13

8

9

8

2,6

85,2

Le Plessis-Robinson

6

11

11

11

8

2,4

82,9

Levallois-Perret

8

12

8

9

9

2,9

84,5

Malakoff

13

24

13

15

12

4,5

82,7

Marnes-la-Coquette

 

10

7

8

10

1,5

83,5

Meudon

10

16

9

13

10

3,3

84,2

Montrouge

10

20

9

11

10

3,4

84,7

Nanterre

21

35

18

20

15

4,8

80,5

Neuilly-sur-Seine

8

8

7

7

9

2,6

85,6

Puteaux

10

16

10

11

10

2,8

83,4

Rueil-Malmaison

8

14

9

10

10

2,5

83,8

Saint-Cloud

7

10

7

7

8

2,3

85,7

Sceaux

7

14

8

7

9

2,5

85,6

Sèvres

8

15

10

9

10

3,6

84,1

Suresnes

9

17

12

12

10

3,0

84,2

Vanves

9

16

9

10

9

2,8

84,5

Vaucresson

5

7

6

8

8

2,6

86,1

Ville-d’Avray

6

10

7

7

9

2,9

85,3

Villeneuve-la-Garenne

25

40

17

26

18

6,3

81,8

Hauts-de-Seine

12

21

11

12

11

3,4

 

Maxima

27

40

20

29

19

6,6

86,1

Minima

5

7

6

7

8

1,5

80,5

Sources Filosofi
CAF ORS2013 INSEE

                 

Des inégalités croissantes dans l’ensemble des départements de la région

 

Les indicateurs d’inégalités visent à mesurer de façon objective les écarts existants entre les plus riches et les plus pauvres. Le rapport interdécile D9/D1 entre les revenus des 10 % les plus riches au 10 % les plus pauvres en est un. Mais on pourrait aussi considérer, par exemple, les rapports interquintiles, c’est à dire entre les 20 % les plus riches et les 20 % les plus pauvres.

Le rapport interdécile D9/D1 fait apparaître une croissance des inégalités sur l’ensemble de la région mais beaucoup plus marquée pour Paris et à l’inverse plus faible pour la Seine et Marne.

 

Rapport interdécile D9/D1 du niveau de vie par département
  2004 2019 Evolution 2004-2019

(en points)

Paris 5,1 6,3 1,22
Hauts-de-Seine 4,2 4,9 0,71
Seine-Saint-Denis 3,2 3,8 0,60
Val de Marne 3,4 4,1 0,75
Seine-et-Marne 2,9 3,1 0,25
Yvelines 3,4 3,9 0,50
Essonne 3,1 3,5 0,44
Val d’Oise 3,2 3,6 0,44
Source : Insee-DGI Revenus disponibles localisés 2004 et Filosofi  

 

[1] Voir sur le site de l’INSEE « Taux de pauvreté en conditions de vie » https://www.insee.fr/fr/statistiques/3281679?sommaire=3281778