Pauvreté, chômage, absence de diplômes, espérance de vie plus faible : six communes présentent un réel décrochage.

 

La pauvreté monétaire est en soi une manifestation des inégalités existantes mais elle ne traduit qu’une dimension de la précarité : une approche multidimensionnelle est plus éclairante.

Certaines mesures partent des conditions de vie des personnes : vivre dans des contraintes de budget, devoir se restreindre, avoir de mauvaises conditions de logement…

Le choix des  facteurs pris en compte reflète la façon dont la pauvreté est appréciée par la société (différente parfois de la perception des personnes elles-mêmes). (voir définition et mesure de la pauvreté)

En plus du taux de pauvreté, l’observatoire a sélectionné quelques indicateurs significatifs :

La pauvreté des enfants : Sur les communes les plus pauvres, trois ou quatre enfants sur 10 vivent dans un ménage à bas-revenus. Cette pauvreté des enfants est importante car elle joue un rôle majeur dans la reproduction des inégalités. Elle est appréciée ici au travers de la proportion d’enfants vivant dans des ménages à bas-revenus (selon la définition CAF) rapportée à la population des moins de 20 ans.

Le chômage : Il atteint plus de 20% à Gennevilliers, Villeneuve-la-Garenne, Bagneux et Nanterre et se situe entre 15% et 20 % dans quatre autres communes.
C’est un des facteurs déterminants conduisant à des processus de paupérisation, il est mesuré ici par le nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois qu’ils soient sans activité (catégorie A) ou qu’ils aient une activité partielle (catégories B et C) rapporté à la population active.

La proportion de personnes sans diplôme : L’absence de diplômes concerne de 13% à 45% de la population selon les communes. Dans un monde de plus en plus complexe où la maîtrise d’éléments cognitifs est de plus en plus sollicitée cet indicateur parait très important pour traduire la capacité à pouvoir “se débrouiller”, maîtriser son action. Cet indicateur peut aussi  être significatif de la capacité de certains publics à faire valoir leurs droits.

L’espérance de vie : Celle des femmes varie de plus de quatre ans, celle des hommes de près de sept ans entre les communes présentant les valeurs extrêmes. Ces différences sensibles entre territoires sont le reflet de l’influence des facteurs socio-démographiques sur la santé.

 

Un cumul des précarités

Le rapprochement de ces indicateurs montre de fortes corrélations entre différents facteurs de précarité sociale. A de très faibles nuances près, les communes les plus défavorisées le sont dans l’ensemble des domaines, et inversement.

Gennevilliers, Villeneuve-la-Garenne, Nanterre, Clichy, Bagneux, Colombes, concentrent les plus grandes difficultés. Asnières, Malakoff, Châtenay-Malabry, Clamart, Puteaux en connaissent aussi au moins sous certains aspects.

A l’opposé une dizaine de communes au centre et au sud du département paraissent relativement épargnées même si tout le monde n’y vit pas aisément.

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