C’est ce que compte ce département, selon les données 2013 de l’INSEE, soit 3,5 % de son parc privé. L’habitat indigne y est majoritairement locatif (69 %) et ancien : 83 % du  Parc privé potentiellement indigne (PPPI)  estimé  est  constitué  de  logements  construits avant 1949, caractéristique des territoires de première couronne.

L’Institut d’aménagement et d’urbanisme île-de-France, en partenariat avec la DRIHL IDF, a publié en novembre 2018 un rapport sur les enjeux et politiques en 2018 concernant l’habitat dégradé et indigne en Île-de-France.

Face aux besoins de la population francilienne, la rareté de l’offre de logements (surtout sociaux), la saturation des établissements d’hébergement, le poids du parc ancien se conjuguent pour faire prospérer un « sous » marché du logement où trouvent à se loger les ménages les plus modestes et les plus fragiles et dont la rentabilité économique profite à un certain nombre d’acteurs. Ce parc « privé potentiellement indigne », 4 % du parc privé francilien, présente des dynamiques de dégradation et de paupérisation qui ne fléchissent pas : parc ancien dégradé,  copropriétés paupérisées, pavillons divisés, locaux impropres à l’habitation, hôtels meublés ou habitat de fortune.

Le zoom sur la situation des Hauts-de-Seine :

Les Hauts-de-Seine, des enjeux moins massifs, mais des situations locales contrastées.  La situation infra-départementale est très contrastée. Les communes du nord du département, sont les plus touchées, au premier rang desquelles Clichy, Gennevilliers et Colombes qui comptent respectivement 11 %, 9 % et 7 % de leur parc privé en PPPI. Ce sont dans les communes limitrophes de Paris que la part de locataires du PPPI est la plus importante. Celle-ci atteint près de 80 % à Clichy. Dans le sud du département et dans les communes plus éloignées de Paris, l’habitat indigne est plus diffus et peut concerner davantage de propriétaires occupants.

La dégradation du parc est également souvent connectée à sa  sur-occupation  avec  près  de 20 %  des  logements  potentiellement  indignes  sur-occupés.  Dans certaines communes, ceci peut constituer une réponse à la pression du marché et au coût élevé du logement, ne se manifester qu’à l’échelle d’un logement et rester alors complètement diffus, invisible de l’extérieur.

Le parc indigne qui est concentré dans  le  parc d’avant-guerre se développe aussi dans un bâti plus récent des années 1970 et 1980, dont la qualité de construction parfois défaillante entraîne une dégradation rapide. Malgré les niveaux de marché élevés dans le département, un certain nombre de copropriétés restent occupées par des propriétaires modestes dont les ressources vont difficilement faire face au coût des obligations d’entretien et de mise à niveau énergétique attendus ces  prochaines  années. Cette problématique est déjà identifiée par des villes comme Boulogne-Billancourt, Colombes, Gennevilliers ou Nanterre.

Comme tous ceux du cœur de l’agglomération, le 92 connaît également une croissance des situations de locaux impropres à l’habitation par destination, avec des locations en l’état de commerces, de garages ou de locaux de stockage. La délégation de l’ARS observe aussi la généralisation de logements loués avec une part en « souplex [1]», qui restent insalubres malgré des travaux parfois importants. »

Malgré les efforts entrepris par les pouvoirs publics pour améliorer la connaissance et la localisation des processus de dégradation de l’habitat ainsi que le renforcement des politiques de lutte contre l’habitat indigne et les propriétaires indélicats, des formes d’habitat indigne se développent. Certes elles peuvent constituer un refuge face à des prix du logement devenus inaccessibles pour certains mais il n’est pas admissible de ne pas offrir à ceux-ci d’autres solutions d’habitat sain et confortable.

[1] Logements situés en partie en rez-de-chaussée et en partie en sous-sol