A l’instar de la Ville de Paris qui a lancé cette initiative en 2018, de plus en plus de villes dans la France entière, vont à la rencontre des personnes sans abri pendant une nuit. Cette année, 28 villes sont au rendez-vous dont dix dans la Métropole du Grand Paris – huit en Seine-Saint-Denis et deux dans les Hauts-de-Seine, Courbevoie et Rueil-Malmaison.

Au cours de la nuit, des équipes composées de services municipaux, d’élus, de permanents d’associations et de bénévoles auxquels se joignent cette année pour la 1ère fois des agents recenseurs de l’Insee, vont aller à la rencontre des personnes à la rue. Si ces dernières acceptent, elles répondront à deux questionnaires, un de la ville, plutôt qualitatif sur l’état de santé, la situation vaccinale vis-à-vis du covid 19, la durée de séjour dans la rue, le recours au 115, etc, et celui de l’Insee plus statistique.

Chaque année, l’Insee effectue en janvier et février le recensement auprès d’un cinquième de la population et cette année, il organise aussi celui des personnes sans abri les 20 et 21 janvier. La Nuit de la solidarité est l’occasion, dans les villes participantes, d’un recensement encore plus fiable.

Ces recensements ont été lancés par la Ville de Paris pour mieux connaître les besoins des personnes à la rue et permettre d’orienter au mieux les politiques publiques. Paris a par exemple mieux cerné les besoins des femmes à la rue et a ouvert des hébergements spécifiques. En 2020, c’est le besoin urgent d’aide alimentaire qui a été mis en avant.

Ce recensement est d’autant plus important que les chiffres du 115 qui étaient publiés régulièrement ne sont plus disponibles et qu’on ne connaît plus le nombre ni des demandeurs qui ont appelé le 115, ni de ceux qui ont obtenu une réponse ni surtout de ceux qui ont pu bénéficier d’une place ou non.

Si l’Etat a été réticent au lancement de cette initiative, il a fait néanmoins de gros efforts pour augmenter le nombre de places d’hébergement. 40 000 ont été ouvertes en 2020, portant le nombre total de places au niveau national à 200 000. Il n’en reste pas moins que le sans-abrisme est toujours présent. Le Samu social de Paris a dû laisser sans solution plus de 500 personnes le vendredi 14 janvier 2022. Par ailleurs, à la demande de la maire adjointe en charge des droits de l’enfant et de la protection de l’enfance, les assistantes sociales scolaires de Paris ont dénombré 74 familles avec 120 enfants vivant dans la rue alors que le Samu social de Paris ne dispose que de 37 places à attribuer par jour dont 17 pour les familles.

C’est dire l’ampleur des besoins !  Pour le Directeur général d’Emmaüs Solidarité, la solution est de construire du logement social, seule voie de sortie des centres d’hébergement afin d’y libérer des places.