Une maraudeuse témoigne 

« On ne les remarque pas dans la journée quand on va au travail ou qu’on fait des courses, mais le soir, quand les gens sont rentrés chez eux…ils sont là, sous les ponts ou dans des coins protégés de la pluie, du vent, des regards…”

Une à deux fois par mois, le soir, madame X sillonne les rues de sa commune en voiture et à pied avec un autre bénévole pour aller à la rencontre de deux à dix personnes vivant dans la rue. Souvent des hommes mais parfois des femmes. Une majorité parle mal le français.

Madame X se trouve confrontée à la détresse souvent inexprimée, souvent inconsciente, qu’elle accueille sans juger, avec la difficulté de ne pouvoir la soulager. Même l’appel au 115 est trop souvent inutile car saturé. Elle se réjouit d’avoir retrouvé récemment dans la rue un ex-sans abri qui avait une demande DALO en cours.

Madame X s’indigne du fait qu’elle voit construire beaucoup d’immeubles neufs avec peu d’appartements sociaux, alors que le maire de la ville “ne veut pas de personne dormant dans la rue.”. Dans le 92 aussi le droit à l’hébergement pour tous est mis à mal.

Comme Madame X, les bénévoles -une trentaine environ- qui tournent dans la ville, rédigent des compte rendus d’action afin de transmettre leurs informations à toute l’équipe.

Dans sa démarche, le maraudeur veut essentiellement établir un lien, rencontrer les personnes et discuter avec elles. Il n’a pas un comportement intrusif. Depuis 2008 une charte inter-associative nationale « Ethique et maraude » constitue un support pour les intervenants. charte_ethique_maraude

 

Les maraudes du Secours Catholique dans les Hauts de Seine

Les maraudes sont pratiquées par diverses associations avec l’objectif de créer du lien ou d’apporter une aide matérielle. Celles du   Secours Catholique auxquelles participe Madame X se font les mains nues pour privilégier la rencontre.

Quatre tournées sont réalisées par le Secours Catholique :

au Nord : Villeneuve-la-Garenne, Gennevilliers, Colombes, Bois-Colombes, Asnières, La Garenne-Colombes, Courbevoie, Neuilly-sur-Seine, Levallois-Perret, Clichy et récemment Nanterre, deux soirées par semaine. Une trentaine de personnes qui vivent à la rue sont rencontrées dans ce cadre,

au Sud : Malakoff, Montrouge, Châtillon, Sceaux, Clamart, une soirée par semaine,

à Issy-les-Moulineaux toutes les soirées en semaine,

à Malakoff, tous les 15 jours l’après-midi, pour créer des liens avec les personnes autrement qu’en soirée et les inviter le lendemain à l’accueil de jour “le Petit déj”

Ces tournées concernent aussi régulièrement des endroits nouveaux afin de rechercher d’éventuelles personnes avec lesquelles établir le contact.

En étroit partenariat avec le dispositif de coordination départementale du Samu social / Croix-Rouge, les cinquante à soixante bénévoles du Secours Catholique ont touché 99 personnes dont 16 femmes en 2016.