Tenter de mettre de l’ordre dans tous les types de centres pour demandeurs d’asile et réfugiés (ATSA, CAES, CAO, CADA, CPH, HUDA, PRAHDA, SPADA….), tel est l’objectif du ministère de l’intérieur dans sa circulaire du 4 décembre 2017 relative à l’évolution du parc d’hébergement.

Le ministère reconnaît que « Le dispositif d’hébergement des demandeurs d’asile a crû de manière très importante au cours des deux dernières années, sans que cette croissance très rapide ait pu être pleinement organisée. La principale critique du dispositif actuel d’hébergement des demandeurs d’asile est ainsi son éclatement en divers dispositifs, construits par phases successives, souvent dans l’urgence, ce qui nuit à sa lisibilité et sa fluidité ».

Trois niveaux sont définis dans cette circulaire :

Un premier niveau de mise à l’abri et d’évaluation immédiate des situations administratives dans des CAES (Centres d’Accueil et d’Evaluation des Situations), qui peuvent succéder aux CAO (Centre d’Accueil et d’Orientation) ;

Ces CAES ont vocation à accueillir, pour une durée brève n’excédant pas un mois, des migrants recensés qui souhaitent demander l’asile ; identifiés par le SIAO, par les SPADA (Structures de Premier Accueil des Demandeurs d’Asile) ou lors d’opérations d’évacuation de campements. Ou, à défaut, d’autres demandeurs d’asile présents localement et en besoin immédiat d’hébergement.

Un deuxième niveau destiné notamment aux personnes sous procédure, les HUDA (Hébergement d’urgence pour demandeurs d’asile).

C’est un dispositif d’hébergement à gestion locale pour les demandeurs d’asile pendant toute la durée de l’instruction de leur demande. Une fois que l’OFII a statué, ils doivent quitter l’HUDA dans un délai de un à trois mois : 2 500 places doivent être créées début 2018 dont 350 en Ile-de-France.

Un troisième niveau avec un accompagnement renforcé dans les CADA (Centres d’Accueil pour Demandeurs d’Asile, piliers de l’hébergement notamment pour les demandeurs d’asile en procédure normale : 2 000 places devront être ouvertes en 2018 dont 280 en Ile-de-France.

Ce bel édifice laisse sans réponse adaptée la question des déboutés ou dublinés qui , contrairement à ce qui est affirmé, n’ont pas tous vocation à repartir dans les faits.