Alors que les conditions globales de logement en France se sont constamment améliorées, l’INSEE estime qu’en 2013, 8.6 millions de personnes étaient touchées par le surpeuplement. Ce retour du surpeuplement (en hausse de 11.5% par rapport à 2006) n’est pas général : les ménages à bas revenus sont en 1ère ligne. La Fondation Abbé Pierre a mis ce thème en lumière dans son dernier rapport annuel.

C’est dans le parc locatif privé que l’on trouve le plus grand nombre de ménages en surpeuplement. Celui-ci est particulièrement marqué chez les ménages vivant en meublés en hôtels ou garnis, en sous-location…

Et, à Paris, on estime que près de 7 000 chambres de service d’une surface inférieure à 16 m² sont occupées à titre de résidence principale.

Vivre dans un logement surpeuplé est un combat quotidien :

  • – Un parcours du combattant pour préparer et partager un repas,
  • – L’impossibilité de bien dormir,
  • – L’absence d’intimité, d’espace « à soi »,
  • – Le sentiment de honte de ne pouvoir inviter quelqu’un…

Cette situation génère des tensions au sein de la famille : la plupart des moments normalement propices au partage entre enfants et parents deviennent synonymes de stress plutôt que de plaisir partagé.

Elle crée également des risques sanitaires accrus : les phénomènes de condensation et d’humidité dans le logement peuvent être à l’origine de pathologies respiratoires et dermatologiques.

Elle met en péril le développement psychologique et affectif des enfants et affecte leur scolarité : la probabilité de redoubler en primaire ou dans le secondaire augmente significativement avec le nombre de personnes par pièce.

Lutter contre le surpeuplement est possible :

  • – En renforçant la priorité accordée aux demandeurs Hlm qui vivent dans des logements en « sur-occupation accentuée »
  • – En élargissant les conditions d’éligibilité au Dalo pour mieux prendre en compte le critère de surpeuplement
  • – En favorisant les demandes de mutation des ménages en situation de sous-peuplement, pour libérer de grands logements
  • – En incitant les préfets à être plus volontaristes en matière de lutte contre la « sur-occupation du fait du bailleur »
  • – En proposant un relogement effectif après signalement de cas de surpeuplement dès l’entrée dans les lieux
  • – En faisant de l’allocation-logement un levier pour traiter les situations de surpeuplement

Rappelons les chiffres pour les Hauts-de-Seine

Territoire Nombre de ménages

vivant en surpeuplement sévère

en 2013

T2 Vallée Sud Grand Paris          3 339
T3 Grand Paris Sud Ouest         2 940
T4 Paris Ouest La Défense        6 106
T5 Boucle Nord de la Seine        6 382
Ensemble      17 767